Des lycéennes et des lycéens engagés !

Le douzième concours de plaidoiries interne du lycée

Auteur : Maël Gaté, Terminale 05

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Ce vendredi 5 avril 2024, le lycée Fresnel a laissé la parole à ses élèves. Le douzième concours de plaidoiries interne du lycée s’est tenu dans l’amphithéâtre tout l’après-midi. Les candidats ont dépassé leur peur pour défendre des sujets dont on ne parle pas assez et sur lesquels il est difficile de placer des mots.

Ils ont suivi leur camarade Kenzo, finaliste récent du concours de plaidoiries organisé par le Mémorial de Caen, dans cette volonté de manier l’art de la parole. Pour eux aussi, cela a demandé un travail important de mémorisation, d’intonation, mais avant tout, d’écriture. Il faut trouver les bons mots pour alerter, choquer et expliquer les enjeux. Une bonne plaidoirie doit également contenir des références juridiques précises.

La plaidoirie de Rose porte sur les massacres perpétrés par l’armée russe, “J’ai découvert ce sujet après quelques recherches et il m’a particulièrement interpellé” nous dit-elle. Elle a réfléchi à son écrit pour retranscrire au mieux la violence de ces tueries de masse. Lors de son passage sur scène, elle préfère garder son texte près d’elle, un moyen d’évacuer la pression nous admettra-t-elle plus tard.

Les défenseurs des droits de l’homme en herbe se succèdent, jusqu’à ce que le tour de Luna arrive. Elle a décidé de se pencher sur un sujet auquel nous pensons peu lors de l’achat de nos voitures électriques : les conséquences de l’extraction du cobalt en République Démocratique du Congo. Un petit mot de félicitations pour son amie Emma, passée juste avant elle et c’est le grand moment. 8 minutes sans aucun accroc, pendant lesquels elle expose des histoires riches et variées de personnes maltraitées et exploitées. Elle est ensuite accompagnée d’applaudissements nourris lorsqu’elle quitte la scène, un élément à prendre en compte lorsqu’on sait qu’il existe un prix du jury lycéen.

Pour avoir posé la question à quelques-uns, les critères qui attirent le plus leur attention sont “la fluidité et le débit de la parole”, mais aussi “la prise en compte de l’auditoire et la gestuelle”. Des éléments que connaît bien Agathe qui a déjà participé l’année passée à ce concours organisé par M. Bontemps, professeur d’histoire-géographie au lycée. Son intervention porte principalement sur les jeunes filles vendues en Afghanistan, un phénomène évoqué par les médias lors du retour des talibans dans ce pays mais qui est totalement occulté depuis. C’est également le rôle des plaidoiries de certains élèves, mettre le doigt sur des violations de droit dont on a tous entendu parler mais qui sont oubliés tout aussi rapidement. C’est cette volonté décuplée par le fait qu’elle se sente concernée par ce qui arrive à ces jeunes filles qui lui permettent de faire abstraction de son stress.

Dans la vie quotidienne, on essaye souvent de garder le meilleur pour la fin. C’est la lourde tâche qui attendait Marie, dernière participante, motivée à alerter toutes les femmes du public sur le manque d’indépendance financière qu’elles subissent encore aujourd’hui. “Mon rôle est d’aider toutes les femmes” nous dit-elle avant de passer. Une mission plus que réussie puisqu’en plus de convaincre les femmes, elle a épaté un amphithéâtre tout entier par ses harangues et gestes parfaitement maîtrisés qui nous incitent à l’écouter encore plus que les autres candidats. Une force de persuasion également exercée sur le jury présidé par l’avocat Samuel Chevret puisque Marie a remporté un premier prix qui lui revient logiquement.

Avec ses chocolats et places de cinéma dans les mains, elle nous fait part de sa fierté puisque sa victoire “résonne comme un hymne à la liberté pour toutes les femmes qui ne sont pas encore indépendantes financièrement”.

Pour ce qui est du palmarès complet de cette édition du concours de plaidoiries, la troisième place revient à Lilou qui défendait les femmes victimes de violence conjugales en prenant l’exemple d’une documentaliste du lycée tuée sous les coups de son mari il y a 4 ans. La deuxième place revient à Raphaël et Thibault pour leur plaidoirie “Les Kurdes, un peuple sans Etat”. Quant à la première place, elle est partagée par Marie, élève en DGEMC, et un duo composé de Mila et Sarah qui ont dénoncé la prostitution infantile, aux Philippines notamment. Enfin, le prix du jury lycéen est remportée par Emma qui a convaincu ses camarades avec sa plaidoirie “Balle perdue, famille brisée”